47. Voilà le nombre d’années que Jean Lorang a rejoint le comité du Cercle Athlétique Dudelange. En près d’un demi-siècle, il en a vu passer des sportifs au sein du club. Installé dans les tribunes du stade John F. Kennedy, il a partagé avec nous ses souvenirs et la passion qu’il entretient pour ce sport.

C’est à l’adolescence, alors qu’il avait à peine 15 ans, que Jean s’est lancé dans l’athlétisme, un peu par hasard, comme il reconnaît : « personne dans mon entourage familial n’en faisait mais, comme nous vivions à côté du stade où se déroulaient les entraînements, c’était plutôt facile de s’y rendre ».

Activité des plus éclectiques, l’athlétisme regroupe plusieurs disciplines qui font essentiellement appel à trois aptitudes physiques : courir, sauter, et lancer. C’est d’ailleurs les lancers du poids et du javelot qui intéressaient particulièrement Jean. « Je reconnais que je n’étais pas le meilleur athlète. Et je pense que mes camarades s’en sont également rendu compte » poursuit Jean, en souriant, « puisqu’en 1972, au moment où nous célébrions le trentième anniversaire du club, ils m’ont sollicité pour intégrer le comité ».

« Je ne pourrais jamais quitter le CAD pour un autre club »

Avec sa double casquette de secrétaire et de trésorier, « parce que je travaillais à la Caisse d’Épargne », l’homme a du pain sur la planche : entre les comptes du club, la gestion des licences et des inscriptions, ou encore l’organisation des meetings, le poste n’est pas de tout repos. Mais à entendre parler Jean, on se dit qu’il ne quitterait ses fonctions pour rien au monde. Fidèle au club de sa Ville, celui-ci lui rend d’ailleurs bien puisqu’il y a quelques années, il a souhaité le mettre à l’honneur, en le nominant pour le titre national de « Bénévole de l’année » : « pour me remercier de mon engagement, ils ont glissé mon nom auprès de la fédération. Je ne pensais pas repartir avec le premier prix, c’était une réelle surprise. Et même s’il s’agit de quelque chose d’honorifique, j’ai trouvé cela émouvant ».

Récompensé par des billets lui permettant d’assister depuis les tribunes aux Championnats d’Europe d’athlétisme à Zurich, il savoure alors le moment, lui qui a d’ordinaire l’habitude de regarder les grandes compétitions à travers l’écran de sa télévision. Mais qu’ils soient athlètes professionnels ou non, Jean n’en reste pas moins admiratif : « hormis les disciplines de relais, l’athlétisme est un sport individuel, et les sportifs ne peuvent compter que sur eux-mêmes s’ils veulent l’emporter ».

Avant de quitter Jean, nous lui demandons s’il souhaite partager avec nous un dernier moment marquant. Il en a des dizaines, bien évidemment, mais un retient particulièrement son attention : « le premier doublé des dames, aux Championnats Nationaux Interclubs et en Coupe, en 1986, reste gravé dans ma mémoire ».

Des souvenirs gravés dans sa mémoire et, par-dessus tout, de nombreuses personnes gravées dans son cœur. Car des bénévoles présents dans le comité du CAD, Jean en a réellement fait une seconde famille.