Il y a quelques temps, nous étions partis à la découverte du club de ping-pong de Dudelange, le Dëschtennis Diddeleng. De notre visite, nous avions aimé voir à quel point les jeunes étaient encadrés. Car, sans leur mettre aucunement la pression, c’est en effet sur leurs épaules que reposent le futur du club déjà multi-titrés. Derrière cette vision, un comité. Parmi ses membres, nous avons rencontré Luc Koehler, qui officie comme directeur sportif en charge de la première équipe.

Pour présenter Luc, on avait envie de citer un chiffre : 28. 28, comme le nombre d’années depuis lequel il est présent au Dëschtennis Diddeleng. C’est en effet en 1991 qu’il a rejoint le club, par un concours de circonstance : « je jouais au football et j’ai subi une blessure grave qui m’a contraint à raccrocher les crampons ». La suite est connue : l’un de ses amis veut rejoindre un club de tennis de table, mais pas seul. Luc lui dit alors que c’est le moment où jamais, qu’il accepte de l’accompagner. Les deux hommes s’affilient alors au club de Dudelange.

Les années passent, Luc remporte quelques tournois, et, en 1997, décide de quitter le Dëschtennis Diddeleng. « Je n’étais plus vraiment d’accord avec la manière dont le club fonctionnait, je pensais donc que l’heure était venue pour moi de partir ». Jusqu’à ce revirement de situation : « on m’a alors dit qu’il était facile de quitter le club, mais sûrement bien plus compliqué d’intégrer le comité et de faire évoluer les choses ».

La vie en comité, loin d’être un long fleuve tranquille

Prenant ces paroles au pied de la lettre, Luc, avec deux autres camarades qui partagent sa vision, entre dans le comité en tant que trésorier (ndlr : il est désormais en charge de la direction sportive auprès de l’équipe première). « Nous avons commencé à investir davantage dans les infrastructures, mais aussi dans des entraîneurs car, jusque-là, nous n’en avions pas ».

Derrière ces changements, se cache une volonté : faire progresser le Dëschtennis Diddeleng, conserver les talents déjà présents et, aussi, miser sur les jeunes qui représentent le futur de l’équipe première.

Les raisons invoquées sont louables, mais la pilule a définitivement du mal à passer auprès de certains joueurs et d’autres membres du comité. Si bien, qu’un jour, cette situation tendue s’envenime, au point de devenir insupportable. « C’est très clairement le plus mauvais moment que j’ai passé au sein du club, cela m’a vraiment touché » commente Luc. Lors d’une assemblée générale, une étincelle d’espoir jaillit pourtant : « certains membres fondateurs du club ont salué le travail entrepris, et invité les mécontents à nous quitter ». Ils sont alors une vingtaine à choisir de prendre la porte.

L’éclaircie dans les nuages

Avec le recul, lorsque Luc nous relate cette histoire, on a presqu’envie de lui dire que c’était « un mal pour un bien ». Car, lorsqu’on voit les résultats actuels du club, lui et ses comparses ont bien fait de miser sur l’avenir. Il n’y a qu’à jeter un œil sur le palmarès de ces dernières années : lors de la saison 2018-2019, le club a fêté son 7ème titre consécutif en championnat, sans oublier qu’il a réussi à remporter 6 des 7 dernières éditions de la coupe.
« Avec le recul, après 22 années passées dans le comité, je peux dire qu’on a bien bossé. Nous avons tenté des choses, certaines n’ont pas eu le résultat escompté mais, au final, la majorité des décisions prises nous ont permis de nous hisser au top, et de nous y maintenir ».

Et le prochain challenge du club ? Comme il y a 20 ans, 10 ans, 5 ans, il s’agit d’assurer l’avenir du Dëschtennis Diddeleng et, de nouveau, de faire confiance aux jeunes. L’éternel recommencement du sport en somme.