La refonte du PAG doit tenir compte des impacts de la stratégie de développement de la commune sur l’environnement et le paysage. Conformément à la législation nationale et européenne, ceux-ci doivent être examinés dans le cadre d’une évaluation environnementale stratégique (EES/SUP) qui fait partie intégrante du PAG. L’objectif de la SUP est d’identifier et d’anticiper l’impact potentiel d’une planification sur l’environnement et le paysage dès le début, afin d’élaborer des mesures de prévention et de compensation appropriées, qui peuvent être retranscrites dans les études et le cadre règlementaire du PAG.

Les différents workshops organisés et la concertation entre les multiples acteurs du territoire ont permis d’identifier des enjeux environnementaux à prendre en considération et à traduire dans l’exercice du PAG pour la ville de Dudelange. Loin d’abandonner l’environnement et le paysage à son aspect vert, il s’agissait aussi de mettre l’accent sur le cadre de vie des habitants, l’environnement, les nuisances éventuelles liées à la croissance démographique et économique.

Maintenir et développer des trames vertes urbaines

Les discussions menées par les participants des ateliers ont découlé sur l’importance de développer et de consolider un maillage écologique au niveau local et régional à travers l’aménagement de coulées vertes (espaces verts non construits). Les objectifs sont multiples, il s’agit de rendre davantage efficace la protection des biotopes et des habitats d’espèces, d’assurer des fonctions climatiques et d’accueillir des espaces verts de récréation et des chemins de mobilité douce.

Les différents aspects liés au maillage écologique peuvent-être intégrés au PAG : pour chaque nouveau quartier, l’étude préparatoire prévoit l’élaboration d’un Schéma Directeur (intention de développement). Celui-ci définit un cahier des charges et oriente l’urbanisation des surfaces concernées. De plus, pour ces zones, le PAG peut définir des mesures concrètes d’aménagement (p.ex. corridor pour projet de mobilité douce, biotopes à conserver, coulées vertes à aménager).

La recherche de connexions des trames vertes au profit des continuités paysagères est donc à interpréter au sens large, afin de contribuer au développement durable de la ville et de la qualité de vie des habitants.

Des corridors écologiques, notamment au sein des zones de développement « Ribeschpont » sont envisagés ; ceci illustre l’implication de la Ville de Dudelange dans la consolidation du maillage écologique.

Optimiser l’intégration paysagère des projets d’urbanisation

Tandis que peu d’effets négatifs sur le paysage et l’environnement soient à déplorer par les participants des discussions et workshops suite au développement récent de la ville de Dudelange, la question des mesures d’intégration paysagère lors de l’exécution de grands projets a elle été soulevée.

Le défi de la ville, aujourd’hui et demain, au vu des grands projets d’urbanisation prévus pour répondre aux besoins des résidents et des usagers, est de prendre en considération l’intégration des nouveaux quartiers d’habitation ou des zones d’activités dans le paysage urbain lors de l’élaboration des concepts de développement. Pour limiter les effets négatifs dans le paysage, les impacts potentiels sont évalués dans le cadre des concepts de développement de l’étude préparatoire et de l’Évaluation Environnementale Stratégique (EES/SUP).

L’analyse de l’impact visuel sur le paysage est un élément clé des concepts de développement qui fixent le cadre pour l’urbanisation de chaque zone soumise à un PAP « nouveau quartier ». Ils peuvent donc comprendre des prescriptions liés au gabarit, à l’implantation, au type et forme de toiture, à l’aménagement d’espaces verts et de plantations, (…). Ces mesures peuvent être transmises dans la partie règlementaire du PAG par le biais de mesures concrètes (servitudes « urbanisation »).

Garantir la qualité environnementale et limiter les nuisances

La prise en compte des différents aspects de la qualité de vie des habitants a été évoquée à plusieurs reprises lors des discussions et ateliers. Le trafic en général et ses nuisances sonores, l’insécurité de certains tronçons, la présence de sites industrielles générant des pollutions visuelles, sonores, olfactives, et dans les sols, sont des aspects désagréables pour les habitants.

L’objectif pour la Ville de Dudelange est d’identifier précisément les nuisances (sonores, pollution de l’air, sécurité) subies par les habitants et constituer ainsi une approche pour tenter de toujours améliorer la qualité de vie.

Les aspects liés à la qualité de vie des habitants sont traités de manière exhaustive dans l’Évaluation Environnementale Stratégique (EES/SUP) pour chaque zone du PAG qui constitue un potentiel de développement et entraine l’élaboration de mesures d’atténuation qui sont transposées dans la partie règlementaire du PAG. L’EES/SUP prévoit entre autre une analyse cumulative de l’impact du PAG qui vise à analyser et anticiper l’impact du développement dans sa globalité.

L’analyse du bruit, des sites pollués, des établissements SEVESO, des zones présentant un risque naturel (inondation, éboulement, glissement de terrain) est repris dans l’étude préparatoire du PAG et est transposée sous forme de mesures dans le PAG, notamment des mesures actives en termes d’urbanisme, et le règlement des bâtisses. Le cas échéant, les Schémas Directeurs peuvent prévoir des mesures spécifiques à respecter lors de l’élaboration de PAP.

Protection des biotopes

Mis à part les discussions et workshops, le nouveau PAG doit être conforme aux lois et directives en vigueur afin d’être l’instrument clé pour simplifier les procédures de protection.

L’étude préparatoire du PAG, qui constitue à la fois un inventaire analytique de l’ensemble des thématiques qui définissent le territoire communal (contexte, démographie, économie, mobilité, structure urbaine, patrimoine, environnement, …) et une stratégie de développement (scénario, concepts et intentions urbanistiques), comporte, entre autre, un cadastre des biotopes qui sera inscrit à titre indicatif dans le futur PAG.

Les biotopes protégés sont donc identifiés au préalable et peuvent être intégrés dans les concepts d’aménagement. Si leur destruction demeure inévitable, l’étude préparatoire et l’Évaluation Environnementale Stratégique (EES/SUP) offrent des informations quant aux mesures compensatoires envisageables. Le PAG peut protéger des biotopes grâce à une mesure concrète (servitude « urbanisation ») qui interdit leur destruction.

Cette approche permet donc de conserver un grand nombre de biotopes et de simplifier les procédures administratives liées à leur protection sans entraver le développement urbain.

La Ville de Dudelange, impliquée dans la préservation des biotopes, a développé un projet de verger communal « Angeldall », où les résidents peuvent cueillir des fruits. Le verger permet aussi de favoriser les habitats d’espèces (p.ex. chauves-souris et chevêches). Un programme communal favorisant la création de verger est également en cours.

Protection des espèces

La directive européenne « Habitat » et la loi sur la protection de la nature définissent un certain nombre d’espèces protégées. L’impact du PAG sur les habitats de ces espèces est analysé dans le cadre de l’Évaluation Environnementale Stratégique (EES/SUP) et des études connexes. Des études de terrains détaillés peuvent s’avérer nécessaires afin d’éviter la destruction des habitats. Leurs conclusions sont alors transposées dans la partie règlementaire du PAG par le biais de mesures concrètes et intégrées dans les Schémas Directeurs.

Cette approche permet donc d’identifier d’éventuels conflits entre l’urbanisation d’une zone et la protection stricte de la faune par l’intégration de mesures d’atténuation préventives et de faciliter la mise en œuvre de projets par après.

L’installation de nichoirs pour martinets au sommet de l’ancienne tour de la caserne des pompiers montre que la Ville de Dudelange œuvre en ce sens à travers des mesures destinées à promouvoir la biodiversité et à favoriser la protection des espèces.